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L'enjeu du marché chinois pour le monde (COMMENTAIRE)

2011-04-26 13:39
 

BEIJING, 25 avril (Xinhua) -- Avions américains, soja brésilien, équipements allemands, fruits tropicaux thaïlandais. Que peuvent donc avoir en commun ces produits les plus divers ?

Réponse : tous ces articles venus d'ailleurs pénètrent, en quantités toujours plus importantes, sur le marché chinois.

De plus en plus de pays découvrent en Chine un marché en pleine expansion pour leurs exportations, à l'heure où 1,3 milliard de Chinois commencent à prendre l'habitude d'ouvrir leur escarcelle pour consommer, grâce à la hausse de leurs revenus et à la politique incitatrice du gouvernement chinois, qui s'est donné pour priorité de rééquilibrer sa balance commerciale et de stimuler la demande intérieure au cours des cinq prochaines années.

Selon les statistiques officielles, la Chine a enregistré, pour les trois premiers mois de l'année, son premier déficit commercial trimestriel en six ans.

Certains attribuent ce déficit commercial à la hausse des prix des matières premières, mais d'autres estiment que cela pourrait être le signe d'une tendance de long terme de l'économie chinoise au moment où la Chine se transforme peu à peu en un marché majeur au niveau mondial et quitte progressivement son rôle d'usine du monde.

Signe avant-coureur de ce déficit commercial trimestriel, l'excédent de la balance commerciale chinoise, depuis longtemps source de frictions avec certains de ses principaux partenaires commerciaux, a diminué de façon constante au cours des deux dernières années.

La diminution de l'excédent commercial chinois signifie que le pays est en passe de devenir une machine à consommer, après avoir été une machine à exporter, a indiqué Véronique Riches-Flores, experte en recherche thématique à la Société Générale, une importante banque française.

Le reste du monde a beaucoup à gagner dans cette passion consommatrice en pleine croissance en Chine.

Pour les pays en développement, ils ont maintenant un marché alternatif de taille, après avoir subi une stagnation de leur exportations vers les pays développés suite à la crise financière mondiale.

En 2010, la Chine est devenue le premier partenaire commercial et le plus gros marché d'exportation des pays d'Asie du Sud-Est .

Une zone de libre échange a été créée au début de l'an dernier entre la Chine et les dix membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN). Compte tenu de l'appétit croissant des consommateurs chinois pour les marchandises étrangères, les pays de l'ASEAN peuvent escompter vendre davantage à leur voisin du nord.

Pour d'autres économies émergentes majeures, le marché chinois revêt également une importance cruciale.

Le total des exportations combinées du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de l'Afrique du Sud vers la Chine a enregistré un bond de 52,7% durant le premier trimestre de cette année par rapport à la même période en 2010, pour atteindre 33,05 milliards de dollars.

La Chine, actuellement deuxième puissance économique mondiale, a remplacé les Etats-Unis comme premier partenaire commercial du Brésil, suite à l'acquisition massive de marchandises brésiliennes, dont des produits agricoles, du pétrole et du minerai de fer, pour une valeur estimée à plusieurs milliards de dollars.

Pour l'Afrique, le marché chinois offre des opportunités commerciales croissantes, et représente plus encore.

Le volume des échanges commerciaux entre l'Afrique et la Chine, qui n'était que de 10,6 milliards de dollars en 2000, est grimpé à 129 milliards de dollars en dix ans, a fait remarquer Charles Robertson, économiste en chef à Renaissance Capital, banque d'investissement et organisme de recherche russe.

Dans une récente interview accordée à Moneyweb, une source d'informations de premier plan en matière d'investissements en Afrique du Sud, M. Robertson a fait remarquer que certains pays africains, grâce notamment à la hausse de leurs recettes dues à leurs exportations vers la Chine, ont réussi à obtenir auprès des banques chinoises des prêts de développement destinés à améliorer leurs infrastructures.

Mais le marché chinois ne profite pas seulement aux pays en développement : il représente aussi une aubaine pour les pays développés.

La vente à l'Est est essentiel pour les puissances économiques, surtout quand elles sont encore aux prises avec un chômage élevé et la morosité de leur croissance économique, consécutifs de la tourmente financière planétaire survenue il y a près de trois ans.

Le président américain Barack Obama cherche depuis longtemps à doper les exportations des Etats-Unis afin de sortir le pays de la crise. Et le marché chinois joue un rôle majeur dans ce domaine.

Ces dernières années, les exportations américaines vers la Chine ont augmenté plus rapidement que celles vers d'autres régions du monde. Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a eu l'occasion de dire que la Chine pourrait un jour devenir le plus grand marché pour les marchandises et services américains.

Pour les pays européens, la Chine s'avère de plus en plus un important partenaire commercial.

A en croire une édition allemande du Financial Times, un commerce florissant avec la Chine signifie que les entreprises européennes peuvent écouler plus de produits sur le marché chinois, ce qui augmente les cours des actions de plusieurs géants de l'industrie européenne.

Actuellement, l'Allemagne exporte davantange vers la Chine qu'elle ne le fait vers des partenaires traditionnels européens, comme la Belgique, la Suisse et la Pologne. La Chine est devenue en fait en 2011 le plus grand partenaire commercial de l'Allemagne hors de l'Europe.

Quand la Chine achète plus, on voit que cela est donc dans l'intérêt du reste du monde, mais c'est aussi une bonne chose pour la Chine elle-même.

Avec l'afflux accru de produits étrangers sur leur marché, les consommateurs chinois se voient offrir la possibilité d'acheter des produits de qualité provenant du monde entier, et les entreprises chinoises peuvent profiter du matériel et des technologies importés.

Par ailleurs, un commerce plus équilibré avec le reste du monde contribue également à réduire les tensions qui persistent entre la Chine et ses principaux partenaires commerciaux, rendant ainsi plus coopératif l'ordre économique et commercial mondial.

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