S'il le savait, il tournerait dans tous les sens dans sa tombe. " Il ",  c'est bien sûr le Baron de Coubertin, le prophète des jeux olympiques modernes qui les avait théorisés dans la phrase limpide énoncée ainsi : " l'essentiel est de participer ". Aujourd'hui, on en est bien loin ; il y a une distance abyssale entre cette théorie désintéressée et la pratique. Les jeux, conçus à l'origine pour être un hymne au Sport, sont trois fois pris en otage. D'abord par les retombées financières et économiques que le capitalisme mondialisé compte engranger tous les quatre ans, grâce à la mobilisation médiatique hors norme qui accompagne l'événement.

Ensuite, par la pratique -toujours dénoncée mais toujours persistante- du dopage qui déforme et défigure, non seulement les athlètes mais aussi l'idéal olympique.

Que c'est  laid de voir la belle Américaine Marion  Jones avouant s'être dopée pour rafler 5 médailles aux Jo de Sydney en 2000 ! 

A ces deux dévoiements vient s'ajouter le détournement politique qui veut obstinément empêcher la flamme de l'amitié et de la fraternité de briller entre les peuples.

Cette tentative, vaine en définitive, de connoter politiquement l'organisation des jeux olympiques prend racine dans la guerre froide. 

Tout le monde se souvient du boycott des jeux de Moscou en 1980 par le camp occidental. Et de la réponse en 1984 du boycott des jeux de Los Angeles par le camp adverse. L'idéal olympique était alors " pris en otage " par des considérations idéologiques. La détente puis la fin de la guerre froide, symbolisée par la chute du Mur de Berlin, ont ensuite aseptisé l'environnement olympique. Si bien que la communauté internationale pouvait entonner "The Power of the Dream " à Atlanta en 1996 et faire des jeux l'occasion d'une authentique communion fraternelle entre les peuples.  C'est pourquoi la tentative récente de " politiser " les jeux olympiques de Pékin apparaît anachronique et complètement déconnectée de la marche de l'Histoire. Et c'est pourquoi, le brouillard polémique qui s'était levé s'est dissipé aussi rapidement, laissant voir ainsi le côté factice d'une contestation qui n'avait aucune légitimité.

Manifestement, l'idée du boycott des JO de Pékin, lancée à cor et à cri dans certaines capitales européennes, n'est pas dans l'air du temps. C'est peut-être la raison pour laquelle beaucoup de personnalités politiques et d'intellectuels l'ont rejetée. En France même, des voix se sont élevées pour dénoncer la confusion des genres et la manipulation médiatique qui a accompagné le parcours de la flamme olympique dans l'Hexagone. " Le montage " qui consiste à réduire les jeux olympiques de Pékin au sort du Tibet s'est révélé, in fine, dénué de toute argumentation. L'exhibition médiatisée de certaines organisations comme Reporters sans frontière était non seulement exagérée mais fonctionnait comme une volonté cachée de certains pays de détourner leurs  opinions publiques de leurs  propres déboires internes : pouvoir d'achat en berne, absence de compétitivité économique, etc. Cette manipulation, dans certain pays comme l'Angleterre et la France , a atteint des sommets… jusqu'à verser dans des déformations historiques ou encore dans "la fabrication " des faits. Par exemple, beaucoup de manifestants qui criaient, drapeau du Tibet à la main, " free Tibet ", croyaient naïvement que la chine occupe le Tibet comme Israël les territoires palestiniens ! Pourtant, la vérité historique est claire : le Tibet fait partie de la chine depuis… le XIIème siècle ! L'autre manipulation, avec des images martelées à longueur d'antenne était destinée à convaincre que le géant chinois brutalise les Tibétains. Pourtant, il est avéré aujourd'hui que certaines images ont été empruntées… à un film ancien sur le Tibet !

Ces manipulations et d'autres ont tenu en émoi une opinion occidentale hypnotisée… le but de la manœuvre étant de lui servir "  les prétendues entorses "  aux droits  de l'Homme de la chine, en lieu et place des solutions aux problèmes de croissance. Il est vrai que la croissance chinoise à deux chiffres peut rendre jaloux certaines capitales occidentales ! Mais qu'importe, les JO de Pékin auront bel et bien lieu dans un esprit olympique, malgré les tentatives de boycott et de manipulation.