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Conférence de presse du 28 février 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2022-02-28 23:49

Le segment de haut niveau de la 49e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies se tiendra du 28 février au 2 mars. Au nom du gouvernement chinois, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’adressera au segment le 28 février.

AFP : La guerre de la Russie contre l’Ukraine ne vise évidemment pas seulement des sites militaires, mais frappe également des cibles civiles. Dans ce contexte, n’est-il pas temps pour la Chine de condamner clairement l’agression de la Russie contre un gouvernement démocratiquement élu ?

Wang Wenbin : La souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées et défendues, et les buts et principes de la Charte des Nations unies doivent être sauvegardés conjointement. Il s’agit d’un principe auquel la Chine adhère toujours et d’une norme fondamentale régissant les relations internationales, à laquelle tous les pays devraient adhérer. Dans le même temps, nous reconnaissons les complexités historiques particulières de la question ukrainienne et comprenons les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité. La Chine appelle à des efforts pour abandonner complètement la mentalité de la guerre froide et forger un mécanisme de sécurité européen équilibré, efficace et durable par le dialogue et la négociation. 

CCTV : Vous venez d’annoncer que le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi prononcera un discours par vidéoconférence lors du segment de haut niveau du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Pourriez-vous nous faire part des considérations de la Chine à ce sujet et de vos attentes concernant le travail du Conseil ?

Wang Wenbin : Avec les flambées de la pandémie et des changements majeurs inédits depuis un siècle et accélérés, le monde est entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformations et le développement de la cause internationale des droits de l’homme est confronté à de graves défis. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi participera une nouvelle fois au segment de haut niveau du Conseil des droits de l’homme des Nations unies afin d’exposer son point de vue sur la situation internationale actuelle en matière de droits de l’homme, de présenter la position et la proposition de la Chine en matière de gouvernance mondiale des droits de l’homme, de partager la vision et l’expérience de la Chine en matière de protection des droits de l’homme et d’apporter la sagesse de la Chine à la promotion d’un développement sain de la cause mondiale des droits de l’homme.

Le Conseil des droits de l’homme est une plate-forme centrale pour les discussions sur les droits de l’homme au sein des Nations unies. La Chine participera activement à la discussion de tous les points de l’ordre du jour de cette session du Conseil des droits de l’homme, et travaillera avec toutes les parties pour pousser le Conseil des droits de l’homme à respecter les principes d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité, se conformer aux buts et principes de la Charte des Nations unies, s’opposer à l’ingérence dans les affaires intérieures des autres et à la pratique du « deux poids, deux mesures » sous le prétexte de questions liées aux droits de l’homme, et déployer des efforts inlassables en faveur d’une gouvernance mondiale des droits de l’homme qui soit plus équitable, raisonnable et inclusive.

MNI : Certains pays occidentaux ont exclu la Russie du système bancaire SWIFT. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Et quel est l’impact sur les transactions financières entre la Chine et la Russie et sur les transactions des banques chinoises ? Et comment la Chine réagira-t-elle à cela ? 

Wang Wenbin : La Chine désapprouve le recours aux sanctions pour résoudre les problèmes, et s’oppose aux sanctions unilatérales qui ne reposent pas sur le droit international. La pratique a prouvé depuis longtemps que les sanctions non seulement ne résolvent pas les problèmes, mais en créent de nouveaux. Elles aboutiront à une situation où de multiples acteurs seront perdants, et perturberont le processus de règlement politique.

ABC Spanish Daily Newspaper : Lorsqu’on lui a demandé si la Russie avait des amis, le porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères a cité la réaction de la Chine en exemple. La Chine reconnaît-elle que sa réaction constitue un soutien à la Russie et adopte-t-elle une position neutre dans ce conflit ?

Wang Wenbin : La Chine et la Russie sont des partenaires stratégiques globaux de coordination. Notre relation se caractérise par la non-alliance, la non-confrontation et la non-hostilité envers un pays tiers. La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est cohérente. Nous décidons toujours de notre position et de notre politique selon la réalité des faits.

China Daily : Le 27 février, le Bélarus a organisé un référendum sur des amendements à la Constitution. Les résultats préliminaires indiquent qu’un total de 65,16% des citoyens ayant participé au référendum ont voté en faveur des amendements proposés. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Nous avons noté que le référendum sur des amendements à la Constitution du Bélarus s’est déroulé avec succès. La Chine et le Bélarus sont des partenaires stratégiques globaux. La Chine respecte et soutient fermement le peuple du Bélarus dans son choix d’une voie de développement adaptée à ses conditions nationales et estime que le Bélarus continuera à maintenir la bonne dynamique de stabilité et de développement.

Swedish Radio : Le patineur de vitesse suédois Nils van der Poel a décidé vendredi d’offrir une de ses médailles d’or olympiques à Gui Minhai. Quel est le commentaire du Ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine a exposé sa position solennelle sur l’affaire Gui Minhai à de nombreuses reprises. Gui Minhai a été condamné par le tribunal chinois conformément à la loi pour ses actes criminels graves. La Chine est un État de droit. Les organes judiciaires chinois ont traité cette affaire dans le strict respect de la loi. Nous nous opposons aux tentatives de politisation du sport et rejetons les tentatives de tout pays, de toute organisation et de tout individu d’interférer dans la souveraineté judiciaire de la Chine sous quelque forme que ce soit. 

Bloomberg : Les entreprises chinoises utilisant des composants en provenance des États-Unis vont-elles se conformer aux sanctions américaines contre la Russie et cesser d’exporter des marchandises vers ce pays ?

Wang Wenbin : Comme je viens de le dire, la Chine désapprouve le recours aux sanctions pour résoudre les problèmes. Nous nous opposons encore plus fermement aux sanctions unilatérales sans fondement dans le droit international. Nous exigeons que la partie américaine, lors de sa gestion de la question ukrainienne et des relations avec la Russie, ne porte pas atteinte aux droits et intérêts légitimes de la Chine et des autres parties concernées.

Reuters : Le président russe Vladimir Poutine a ordonné que les forces nucléaires soient mises en état d’alerte. En tant que pays préconisant la non-utilisation en premier des armes nucléaires, quel commentaire la Chine a-t-elle à faire à ce sujet ?  

Wang Wenbin : La Chine suit de près l’évolution de la situation en Ukraine et soutient tous les efforts qui permettent d’apaiser la situation et de rechercher un règlement politique. La Chine a pris note des déclarations des parties concernées sur la question nucléaire. Je tiens à souligner une fois de plus que, lorsqu’il s’agit de la sécurité européenne, les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être prises au sérieux. Alors que l’OTAN a procédé à cinq cycles d’expansion vers l’est, les demandes légitimes de la Russie doivent être prises au sérieux et traitées de manière appropriée. Les parties concernées doivent faire preuve de retenue et éviter une nouvelle escalade de la situation.

Agence de presse Xinhua : Le 25 février, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a assisté par liaison vidéo à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) sur les vaccins anti-COVID-19. Pourriez-vous nous donner plus de détails ?

Wang Wenbin : Le 25 février, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a participé par liaison vidéo à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) sur les vaccins anti-COVID-19. 

Le conseiller d’État Wang Yi a présenté quatre propositions lors de cette réunion. Premièrement, créer un « filet de sécurité » pour l’immunité. La nature des vaccins en tant que bien public mondial ne doit pas être modifiée, les responsabilités des principaux pays ne doivent pas être abandonnées, le rôle des mécanismes multilatéraux ne doit pas être affaibli et l’équité, l’accessibilité et l’abordabilité des vaccins ne doivent pas être compromises. Deuxièmement, constituer des « arsenaux » anti-pandémie. Nous devons rationaliser et renforcer les diverses mesures contre la COVID-19, intensifier la recherche sur les virus mutés et renforcer la coopération en matière de recherche et de développement de médicaments. Troisièmement, améliorer le « bouclier de gouvernance » pour la santé. Il convient de déployer des efforts considérables pour aider les pays en développement à renforcer les capacités de leurs systèmes de santé publique. Nous ne devons ménager aucun effort pour répondre aux préoccupations et aux appels des pays en développement. Quatrièmement, renforcer l’« ancre de stabilité » pour le développement. Nous devons coordonner la réponse à la pandémie et le développement économique et social, prendre des mesures ciblées pour s’attaquer à la fois aux symptômes et aux causes profondes, stimuler la vitalité économique et la force motrice endogène de tous les pays, en particulier des pays en développement, et redoubler d’efforts pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Les quatre propositions avancées par le conseiller d’État Wang Yi ont permis d’enrichir la solution chinoise pour aider à la lutte contre la pandémie, promouvoir la distribution équitable des vaccins et stimuler le redressement et le développement post-COVID. 

Dans la lutte contre la COVID-19, la Chine a toujours été un pionnier de la coopération anti-épidémique mondiale et un champion de la distribution équitable des vaccins. C’est ce que nous avons dit et ce que nous avons fait. Le président Xi Jinping a présenté l’initiative de coopération mondiale en matière de vaccins, dont le cœur est d’accélérer l’accès équitable aux vaccins dans les pays en développement. À ce jour, la Chine a fourni plus de 2,1 milliards de doses à plus de 120 pays. Une dose de vaccin sur deux administrée dans le monde est « fabriquée en Chine ». La Chine a été l’un des premiers pays à soutenir l’exemption de propriété intellectuelle sur les vaccins anti-COVID19 et a pris l’initiative de réaliser une production conjointe avec les pays en développement, avec une capacité de production annuelle d’un milliard de doses. 

La Chine continuera à veiller à ce que les vaccins soient avant tout un bien public mondial, à assumer la responsabilité qui lui incombe, à renforcer la coopération avec toutes les parties pour que les vaccins anti-COVID-19 deviennent véritablement des vaccins pour le peuple et pour l’humanité, et à apporter sans cesse de nouvelles contributions pour aider la communauté internationale à vaincre rapidement la pandémie, à parvenir à un développement commun et à construire une communauté de santé pour tous.

Correspondant étranger : Comment envisagez-vous l’évacuation des ressortissants chinois d’Ukraine ? 

Wang Wenbin : La situation en Ukraine est complexe et changeante. Le Ministère des Affaires étrangères et l’Ambassade de Chine en Ukraine restent en communication avec toutes les parties, suivent de près l’évolution de la situation et font tous les plans possibles pour aider les citoyens chinois en Ukraine à quitter le pays sur une base volontaire et en toute sécurité. 

Compte tenu de la situation extrêmement instable en matière de sécurité des transports aériens et terrestres en Ukraine, nous rappelons solennellement aux citoyens chinois présents sur place de suivre de près la situation locale, de rester calmes et de prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires pour éviter tout accident. 

Le Ministère des Affaires étrangères et l’Ambassade de Chine en Ukraine continueront de surveiller et d’évaluer les risques en matière de sécurité, de se coordonner avec les parties concernées, de mobiliser toutes les ressources utiles et d’aider les citoyens chinois en Ukraine à se relocaliser et à évacuer, pour que leur sécurité soit assurée. 

Bloomberg : Le Global Times a décrit la position de la Chine sur la situation en Ukraine comme étant neutre. Est-ce une description exacte ?

Wang Wenbin : Notre position sur la question de l’Ukraine est cohérente. Nous décidons toujours de notre position et de notre politique selon la réalité des faits. Nous sommes toujours du côté de la paix et de la justice.

Shenzhen TV : Selon des reportages, un responsable américain anonyme a déclaré que, depuis décembre 2021, les États-Unis ont souligné à six reprises, lors de dialogues de haut niveau, y compris lors d’entretiens entre les ministres des Affaires étrangères chinois et américain, que la Russie se préparait à attaquer l’Ukraine et prié la Chine de persuader la Russie de ne pas le faire. La partie chinoise en a fait peu de cas et a même partagé l’information avec Moscou, affirmant que la Chine n’essaierait pas d’entraver les actions de la Russie. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Nous rejetons fermement la désinformation fabriquée par les États-Unis pour salir la Chine. J’ai noté que Thomas L. Friedman, un expert américain en affaires internationales, et Tulsi Gabbard, un ancien membre de la Chambre des représentants des États-Unis, ont critiqué les États-Unis pour le rôle qu’ils jouent dans la crise ukrainienne. Les États-Unis devraient faire un examen rétrospectif.

Comme je viens de le souligner, la Chine décide toujours de sa position et de ses politiques selon la réalité des faits et se place du côté de la paix, de la coopération, de l’équité et de la justice. Ces derniers jours, le président Xi Jinping a eu des conversations téléphoniques avec des dirigeants, dont le président russe Poutine et le président français Macron, soulignant que la Chine soutient la Russie et l’Ukraine dans la résolution de la question par la négociation, appelle les parties concernées à s’en tenir à la direction générale du règlement politique et à rechercher un règlement global de la question ukrainienne par le dialogue et la consultation. 

Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu par téléphone avec des ministres des Affaires étrangères et des responsables politiques de plusieurs pays pour exposer la position en cinq points de la Chine sur la question de l’Ukraine, soulignant que la mentalité de la guerre froide doit être complètement abandonnée et que les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être respectées. La priorité absolue est désormais que toutes les parties fassent preuve de la retenue nécessaire pour empêcher la situation sur le terrain en Ukraine de se détériorer, voire d’échapper à tout contrôle. La sécurité de la vie et des biens des civils doit être effectivement garantie, et il est nécessaire en particulier d’éviter les crises humanitaires de grande ampleur. La Chine soutient et encourage tous les efforts diplomatiques propices à un règlement pacifique de la crise ukrainienne. L’Ukraine doit servir de pont entre l’Est et l’Ouest, au lieu d’être réduite à un front dans la confrontation entre grandes puissances. La Chine soutient également l’Europe et la Russie dans leurs efforts pour mener un dialogue sur un pied d’égalité sur la question de la sécurité européenne, défendre la notion de sécurité indivisible et former finalement un mécanisme de sécurité européen équilibré, efficace et durable. 

La pratique de la Chine contraste fortement avec celle d’un certain pays, qui a créé la crise, a rejeté sur autrui le poids de la crise et en a tiré profit. Je pense que les gens jugeront équitablement quelle approche est la plus propice à la sécurité, à la stabilité et à la paix durable en Europe.

Nous espérons que toutes les parties travailleront avec la Chine pour désamorcer les tensions au lieu de les attiser et pour promouvoir un règlement diplomatique plutôt qu’une nouvelle escalade. La Chine continuera à jouer un rôle constructif dans la recherche et la réalisation de la paix. 

AFP : Début janvier, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ont fait une déclaration dans laquelle ils s’engagent à éviter un conflit nucléaire et affirment que l’arme nucléaire ne doit être utilisée qu’à des fins de dissuasion. Pensez-vous que l’ordre de Poutine pourrait violer cet engagement ? 

Wang Wenbin : J’ai déjà exposé la position de la Chine à l’instant. Je voudrais réitérer que la Chine estime toujours qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit pas être menée.

Hubei Media Group : Le 27 février, le Parlement népalais a ratifié l’accord de la Millennium Corporation Challenge (MCC) avec les États-Unis. Il a également publié une « déclaration interprétative » soulignant que la Constitution népalaise prévaudra sur l’accord de la MCC, que le Népal ne fera partie d’aucune alliance militaire ou de sécurité, y compris la stratégie indo-pacifique des États-Unis, que le Népal ne se conformera pas aux lois ou politiques américaines actuelles et futures, sauf pour la mise en œuvre de la MCC, et que les activités des États-Unis au Népal sont réglementées et supervisées par les lois népalaises. La ratification suscite une forte réaction au niveau national. Certains législateurs népalais ont déclaré que, si les États-Unis ne se conformaient pas à la déclaration interprétative, l’accord de la MCC serait automatiquement désactivé. Des protestations et des manifestations ont éclaté dans de nombreux endroits au Népal. Quel est le commentaire de la Chine ?

Wang Wenbin : La Chine a pris note de la décision et de la « déclaration interprétative » du Parlement népalais. La Chine a souligné à de multiples occasions que la coopération internationale pour le développement devait suivre le principe du respect mutuel et du traitement d’égal à égal, dans le plein respect de la souveraineté du pays concerné et de la volonté du peuple. Aucun pays ne doit s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre pays, assortir la coopération de conditions politiques ou s’engager dans une diplomatie coercitive, et encore moins porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts d’un autre pays pour ses propres intérêts.

En tant que voisin amical et partenaire de développement du Népal, la Chine soutiendra toujours le peuple népalais dans sa recherche indépendante de la voie du développement. 

AFP : La semaine dernière, vous avez déclaré que l’Ukraine était un pays souverain, mais pensez-vous aussi que le gouvernement ukrainien est légitime ? Si c’est le cas, appelez-vous la Russie à respecter un gouvernement démocratiquement élu ?

Wang Wenbin : La souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées et défendues, et les buts et principes de la Charte des Nations Unies doivent être défendus conjointement. Il s’agit d’un principe que la Chine a toujours suivi et d’une norme fondamentale régissant les relations internationales à laquelle tous les pays devraient adhérer. Dans le même temps, la Chine estime que la sécurité d’un pays ne peut se faire au détriment de la sécurité des autres, et qu’un pays doit encore moins porter atteinte de manière flagrante à la souveraineté et à la sécurité des autres pour son propre avantage militaire absolu et sa sécurité absolue. Les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être respectées.

Wall Street Journal : Ma question porte sur les liens commerciaux entre la Chine et l’Ukraine. Les liens commerciaux de la Chine avec l’Ukraine sont relativement limités par rapport à ceux avec la Russie. Pensez-vous que les liens commerciaux de la Chine avec l’Ukraine ont été limités par sa relation avec la Russie ?

Wang Wenbin : Comme je viens de le dire, la Chine continuera à développer la relation d’amitié et de coopération avec l’Ukraine sur la base du respect mutuel et de la non-ingérence mutuelle.

O Globo : À propos des sanctions, notamment l’exclusion de certaines banques russes du système de paiement SWIFT. La Chine voit-elle cela comme une opportunité d’utiliser davantage de systèmes de paiement alternatifs tels que son propre système CIPS ou celui créé par les banques BRICS ?

Wang Wenbin : Je viens de vous dire que la Chine désapprouve le recours aux sanctions pour résoudre les problèmes, et s’oppose aux sanctions unilatérales qui ne reposent pas sur le droit international. La Chine et la Russie continueront à mener une coopération commerciale normale dans un esprit de respect mutuel, d’égalité et de bénéfice mutuel.

Beijing Youth Daily : Selon des reportages, l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré dans une interview qu’étant donné la situation entre la Russie et l’Ukraine, le Japon devrait commencer à discuter des questions sur le partage nucléaire avec les États-Unis, et que ces derniers devraient renoncer à l’ambiguïté stratégique sur la question de Taïwan. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Récemment, certains politiciens japonais ont multiplié les absurdités sur la question de Taïwan et les remarques irresponsables sur les affaires intérieures de la Chine. La Chine s’y oppose fermement.

Le Japon a commis d’innombrables crimes durant son agression contre la Chine et la domination coloniale de Taïwan pendant un demi-siècle, et porte donc de graves responsabilités historiques envers le peuple chinois. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Japon a été vaincu et Taïwan est retourné dans le giron de la mère patrie. Mais certaines forces au Japon convoitent toujours Taïwan. Au lieu de faire face et de réfléchir aux antécédents du Japon en matière de belligérance, d’agression et d’expansion frénétiques, de colonialisme et d’asservissement brutaux, elles tentent d’exploiter et d’exacerber la situation dans le voisinage en vue d’une percée militaire. Les politiciens japonais ont récemment fait des remarques absurdes sur Taïwan, et même des commentaires déplacés qui violent ouvertement leurs propres trois principes anti-nucléaires et les obligations d’une partie au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). En outre, en évoquant le partage nucléaire avec les États-Unis, le Japon a pleinement exposé la tendance dangereuse du militarisme persistant dans le pays.  

Taïwan est une affaire intérieure de la Chine, qui n’a rien à voir avec le Japon. Nous exhortons la partie japonaise à avoir une réflexion approfondie sur l’histoire, à respecter sincèrement les principes stipulés dans les quatre documents politiques entre la Chine et le Japon et les engagements pris jusqu’à présent, à parler et agir avec prudence sur la question de Taïwan et à cesser les provocations.

AFP : La Russie a fermé son espace aérien aux compagnies aériennes européennes. Certaines compagnies européennes ont dû suspendre leurs vols vers la Chine. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous appelons toutes les parties à revenir sur la voie de la négociation diplomatique et du règlement politique dès que possible, et à réaliser une résolution globale de la question ukrainienne par le dialogue et la consultation.

Dragon TV : Aujourd’hui, l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger a tenu la réunion de commémoration du 50e anniversaire du Communiqué de Shanghai. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a assisté à la réunion et y a prononcé un discours. Avez-vous plus d’informations à ce sujet ?

Wang Wenbin : Ce matin, la réunion de commémoration du 50e anniversaire du Communiqué de Shanghai s’est tenue avec succès à Shanghai. Li Qiang, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et secrétaire du Comité du PCC pour la municipalité de Shanghai, a assisté à la réunion et y a prononcé un discours. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a prononcé un discours vidéo. Des représentants des secteurs politique, commercial et universitaire ont participé à la réunion. Dans son discours vidéo, le conseiller d’État Wang Yi, avec les représentants des deux pays, a passé en revue le processus qui a brisé la glace, fait le point sur l’expérience historique et cherché des inspirations pour la voie à suivre.  

Le conseiller d’État Wang Yi a souligné qu’une bonne compréhension de l’esprit du communiqué nous aidera à voir plus clairement pourquoi la glace dans les relations a fondu et les obstacles ont été éliminés, et à savoir comment les relations peuvent aller de l’avant. L’histoire nous apprend qu’en suivant la tendance de l’époque, nous pouvons faire le bon choix stratégique ; qu’en recherchant un terrain d’entente par-delà les différences, nous pouvons parvenir à une coexistence pacifique entre des pays aux systèmes sociaux différents ; et qu’en suivant les normes fondamentales régissant les relations internationales, nous pouvons construire de véritables garde-fous pour les relations sino-américaines.

Le conseiller d’État Wang Yi a exposé les tenants et aboutissants de la question de Taïwan. Il a souligné que les faits sur la question de Taïwan sont clairs comme de l’eau de roche et que la dynamique historique du principe d’une seule Chine est évidente. L’histoire ne tolère aucune falsification, et ce qui est juste ou faux ne doit pas être déformé. Les États-Unis doivent revenir à la signification originelle et véritable du principe d’une seule Chine, honorer leurs engagements politiques envers la Chine et remplir leurs obligations internationales. Ils doivent cesser de vider le principe d’une seule Chine de son essence et de sa substance. Ils doivent cesser d’encourager et de soutenir les actes visant à l’« indépendance de Taïwan », mettre fin aux tentatives d’utiliser la question de Taïwan pour contenir la Chine, et cesser de dire ou de faire des choses qui interfèrent dans les affaires intérieures de la Chine. Ce n’est qu’ainsi que la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan pourront être véritablement maintenues et que l’intérêt général des relations sino-américaines pourra être défendu.

Le conseiller d’État Wang Yi a fait quatre propositions pour mettre en œuvre le consensus atteint par les deux présidents et remettre rapidement les relations sino-américaines sur les rails. Premièrement, nous devons adhérer au principe d’une seule Chine et consolider le fondement politique des relations sino-américaines. Deuxièmement, nous devons nous respecter mutuellement et assurer la bonne direction des relations sino-américaines. La coopération représente le courant principal des relations sino-américaines. Définir la relation comme une compétition est une simplification excessive. Troisièmement, nous devons poursuivre une coopération gagnant-gagnant et promouvoir le développement et la prospérité des deux pays. Quatrièmement, nous devons assumer nos responsabilités en tant que grands pays et fournir au monde davantage de biens publics. Aucun des deux pays ne doit rechercher l’hégémonie dans la région Asie-Pacifique.

Comme l’a fait remarquer le conseiller d’État Wang Yi, puisque la porte des relations sino-américaines a été ouverte, elle ne doit pas être refermée. Puisque le monde est sorti de la guerre froide, il ne devrait pas voir un autre rideau de fer. Nous espérons que les États-Unis pourront travailler avec la Chine pour extraire la sagesse du Communiqué de Shanghai, suivre le consensus important atteint par les deux présidents, et trouver la bonne voie pour les relations Chine-États-Unis dans les nouvelles circonstances sur la base du respect mutuel, de la coexistence pacifique et de la coopération gagnant-gagnant, de manière à apporter des avantages aux deux pays et au monde.

Reuters : La Maison Blanche a explicitement appelé la Chine à condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie, affirmant que ce n’était pas le moment de se tenir à l’écart. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Je viens de préciser la position de la Chine sur la question de l’Ukraine. Nous sommes toujours du côté de la paix et de la justice, et nous décidons de notre propre position et de notre politique selon la réalité des faits. Cela contraste fortement avec la pratique de certains pays qui créent et attisent les crises. Quelle position est la plus propice à la paix et à la stabilité durables de l’Europe ? Nous pensons que les gens sont capables de porter un jugement équitable. Nous espérons que toutes les parties pourront travailler avec la Chine pour trouver une solution diplomatique à la question de l’Ukraine, plutôt que d’aggraver la situation. Nous continuerons de jouer un rôle positif dans la recherche et la réalisation de la paix.

Reuters : La Chine va-t-elle soutenir la Russie en achetant davantage d’énergie et d’autres produits de base ?

Wang Wenbin : Comme je viens de le dire, la Chine et la Russie continueront à mener une coopération commerciale normale dans un esprit de respect mutuel, d’égalité et de bénéfice mutuel.

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