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Conférence de presse du 15 juin 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2021-06-15 17:00

RCI : Aujourd’hui marque le 20e anniversaire de l’établissement de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Comment la Chine évalue-t-elle les résultats accomplis par l’OCS depuis son établissement il y a 20 ans ? Organisera-t-elle des célébrations à cette occasion ?

Zhao Lijian : Aujourd’hui marque le 20e anniversaire de l’établissement de l’OCS. Au cours des 20 ans écoulés, l’OCS a réussi à tracer un nouveau type de voie de coopération et de développement d’organisation régionale après avoir traversé des vicissitudes internationales, jouant un rôle important et constructif dans la promotion de la sécurité, de la stabilité, du développement et de la prospérité de la région, et accomplissant une exploration majeure à travers la pratique pour établir un nouveau type de relations internationales et bâtir une communauté d’avenir partagé pour l’humanité. Ses principaux accomplissements peuvent être résumés comme ce qui suit :

Premièrement, l’OCS a proposé une vision de coopération avancée. Suivant le courant de l’époque marqué par la paix et le développement, l’OCS a mis en avant l’« esprit de Shanghai » caractérisé par la confiance mutuelle, le bénéfice réciproque, l’égalité, la consultation, le respect de la diversité des civilisations et la poursuite d’un développement commun, et a formé un tout nouveau modèle de coopération marqué par la coexistence harmonieuse entre pays aux différents systèmes sociaux et voies de développement.

Deuxièmement, l’OCS a favorisé le développement des relations bilatérales. Les pays membres adhèrent au principe de non-alliance, de non-confrontation et de non-hostilité envers une partie tierce et continuent d’accroître la confiance politique mutuelle et d’améliorer le bon voisinage et l’amitié. Toutes les parties profitent des occasions comme le Sommet de l’OCS pour s’engager de manière intensive dans des échanges de haut niveau, multiplient la communication et la coordination sur les grandes questions internationales et régionales, et se soutiennent mutuellement sur les questions touchant aux intérêts vitaux et aux préoccupations majeures respectifs, traduisant le sens profond d’un avenir partagé par des actions concrètes.

Troisièmement, l’OCS a préservé la sécurité et la stabilité régionales. Accordant toujours une priorité à la coopération en matière de sécurité, l’OCS a ratifié d’importants instruments juridiques tels que la Convention sur la lutte contre le terrorisme et la Convention sur la lutte contre l’extrémisme, a promu sur tous les plans la coopération dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la drogue, la défense des frontières et la sécurité de l’information, organisé régulièrement des exercices conjoints de lutte contre le terrorisme et favorisé le processus de paix et de réconciliation en Afghanistan par le biais du Groupe de contact entre l’OCS et l’Afghanistan, créant un environnement pacifique et stable pour le développement des pays de la région.

Quatrièmement, l’OCS a promu le développement conjoint des pays concernés. L’OCS a établi des mécanismes de coopération dans les domaines de l’économie, du commerce, des transports, des finances et de l’agriculture et au niveau local, a renforcé la synergie entre l’Initiative « la Ceinture et la Route », les stratégies de développement de divers pays et les initiatives de coopération régionale, créé un grand nombre de projets de coopération profitant directement au bien-être du peuple dans des domaines tels que la culture, l’éducation, le tourisme, la protection de l’environnement, les jeunes et les femmes, donnant une forte impulsion au développement et au renouveau des pays concernés.

Cinquièmement, l’OCS a établi une référence du multilatéralisme. L’OCS, défendant fermement l’équité et la justice internationales, a émis sa voix forte sur la défense du multilatéralisme et le rejet de l’unilatéralisme et du protectionnisme, exposé sa position sur le renforcement de la solidarité contre la pandémie et l’opposition à la politisation du virus, et proposé ses solutions pour le règlement politique des problèmes régionaux brûlants. Elle maintient une communication et une coordination étroites avec les États observateurs et les partenaires de dialogue de l’OCS, mène une large coopération avec l’ONU, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la Communauté des États indépendants (CEI) et d’autres organisations internationales et régionales, et œuvre pour un ordre international plus juste et plus raisonnable.

Cette année marque le 20e anniversaire de l’établissement de l’OCS, ce qui revêt une importance historique dans les annales du développement de l’OCS. L’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger (CPAFFC) et le Secrétariat de l’OCS organiseront ensemble ce soir une réception de la Journée de l’OCS, lors de laquelle le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi prononcera un discours en vidéo pour faire le bilan du parcours de développement extraordinaire de l’OCS au cours des 20 années écoulées et envisager les perspectives prometteuses de l’OCS dans son futur développement.

En outre, les États membres de l’OCS organiseront d’ici la fin de l’année des événements sous différentes formes pour commémorer le 20e anniversaire de l’établissement de l’OCS. La Chine a tenu récemment un forum de l’amitié populaire de l’OCS, et organisera dans la prochaine étape une série d’événements sur les sujets de la gouvernance d’État, de l’économie numérique, de la médecine traditionnelle, de l’éducation des femmes et de la réduction de la pauvreté. Nous invitons les diverses parties à y participer activement.

CCTV : Le 13 juin, le sommet du G7 s’est clôturé et a publié un communiqué conjoint, qui portait des accusations sans fondement contre la Chine sur les questions liées au Xinjiang et à Hong Kong et d’autres dossiers. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous avons remarqué que le communiqué conjoint du sommet du G7 mentionnait des dossiers liés à la Chine. Il calomnie délibérément la Chine sur des questions concernant Hong Kong, le Xinjiang, Taiwan, des questions maritimes et d’autres questions, et s’immisce dans les affaires intérieures de la Chine. De tels agissements contreviennent gravement aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et à la tendance de l’époque à la paix, au développement et à la coopération gagnant-gagnant. Ils révèlent l’intention malveillante des États-Unis et de quelques autres pays consistant à créer artificiellement des confrontations et des barrières et à accroître les divergences et les différends. La Chine en est fortement mécontente et s’y oppose fermement.

Les questions liées à Hong Kong, au Xinjiang et à Taiwan relèvent purement des affaires intérieures de la Chine et ne permettent l’ingérence d’aucune force extérieure. La Chine est fermement résolue à sauvegarder sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement.

Je tiens à souligner que la multipolarisation du monde et la démocratisation des relations internationales sont une tendance irrésistible de notre époque. Le temps où un pays ou un bloc des pays dictait les affaires du monde est révolu. Dans la situation actuelle, il est plus nécessaire que jamais pour la communauté internationale de renforcer la solidarité et la coopération et de pratiquer un véritable multilatéralisme. Les pays ne doivent pas s’engager dans « la politique des blocs » sur la base des intérêts de « petits clans », réprimer les différents modèles de développement en fonction de l’idéologie, et encore moins confondre le bien et le mal et rejeter les responsabilités sur autrui. Les États-Unis sont malades, gravement malades. Nous aimerions conseiller au G7 de prendre le pouls pour les États-Unis et de leur prescrire des remèdes.

AFP : Selon CNN, il existerait des problèmes de sécurité dans la centrale nucléaire de Taishan en Chine. L’administration américaine s’est engagée à évaluer un rapport sur la sécurité de cette centrale nucléaire ces dernières semaines. Quels sont les problèmes auxquels est confrontée la centrale nucléaire dans son fonctionnement ? Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La Chine attache une grande importance à la sûreté nucléaire, et a mis en place un système de régulation de la sûreté nucléaire conforme aux normes internationales et adapté aux conditions nationales. En même temps, l’Administration nationale de la sûreté nucléaire de Chine entretient une coopération étroite avec les agences de régulation de la sûreté nucléaire des pays concernés, et s’engage dans la communication et les échanges dans le cadre de mécanismes multilatéraux tels que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et la Convention sur la sûreté nucléaire. Jusqu’à présent, les centrales nucléaires chinoises ont maintenu un bon bilan d’exploitation et aucun incident affectant l’environnement ou la santé publique n’a eu lieu.

Selon les autorités compétentes, la centrale nucléaire de Taishan répond aux exigences des spécifications techniques et aucune anomalie n’a été observée en ce qui concerne le rayonnement environnemental dans les zones environnantes de la centrale nucléaire. La sûreté nucléaire est garantie. Pour les questions techniques spécifiques, veuillez vous renseigner auprès des autorités chinoises chargées de la sûreté nucléaire. Pour autant que je sache, l’entreprise chinoise China General Nuclear Power Corporation (CGN) a également publié une déclaration sur cette question.

Quotidien du Peuple : Le 11 juin, le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a prononcé un discours par liaison vidéo lors de la Conférence du Désarmement à Genève. Cela fait 12 ans depuis le dernier discours prononcé par un Ministre chinois des Affaires étrangères lors de la Conférence du Désarmement. Pourriez-vous présenter les informations sur le discours ? Quelles sont les attentes de la Chine sur le processus international de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération dans le futur ?

Zhao Lijian : À l’heure actuelle, les changements et la pandémie jamais connus depuis un siècle s’entremêlent, la situation sécuritaire internationale évolue de façon complexe et profonde, et les nouveaux problèmes, défis et menaces qui ne cessent d’émerger nécessitent une solution mondiale. Dans ce contexte, le statut et le rôle de la Conférence du Désarmement, en tant qu’instance multilatérale unique de la communauté internationale pour les négociations dans le domaine du désarmement, s’avèrent de plus en plus évidents.

Cette année marque le 50e anniversaire du rétablissement de la Chine dans son siège légitime aux Nations Unies et aussi le 41e anniversaire de la participation de la Chine à la Conférence du Désarmement. Depuis des décennies, la Chine a participé activement au processus international de contrôle des armements et de désarmement, a pris part de manière globale et approfondie au travail de la Conférence du Désarmement et y a joué un rôle constructif. Cette fois-ci, dans son discours prononcé lors de la Conférence du Désarmement, le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a présenté les points de vue de la Chine sur l’actuelle situation sécuritaire internationale, exposé davantage la nouvelle vision de la sécurité commune, globale, coopérative et durable, et a présenté les initiatives et propositions de la Chine sur la manière de faire avancer le processus international de contrôle des armements et de non-prolifération.

En tant que membre responsable de la Conférence du Désarmement, la Chine entend travailler avec toutes les parties pour promouvoir continuellement le processus de contrôle des armements et de non-prolifération, adhérer à la coopération gagnant-gagnant, à l’équité et à la justice et s’opposer au jeu à somme nulle et à la manipulation politique, de sorte à apporter une nouvelle contribution à la construction d’un monde de paix durable et de sécurité partagée.

Reuters : Le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est tenu à Bruxelles et a publié un communiqué, selon lequel la Chine représente des « défis systémiques » pour l’ordre international et les domaines liés à la sécurité de l’OTAN. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Il n’y a qu’un seul système et un seul ordre dans le monde, à savoir le système international centré sur les Nations Unies et l’ordre international fondé sur le droit international. Créer de « petits clans » et s’engager dans la politique des blocs, préconiser la prise de position en fonction de l’idéologie et forcer les autres pays à prendre parti entre deux camps, cela va à l’encontre de la tendance historique de la paix, du développement et de la coopération, ne sera jamais soutenu par les peuples et est voué à l’échec.

L’OTAN appelle d’une part ses États membres à augmenter leurs dépenses militaires et leur demande de consacrer 2% ou plus de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires, d’autre part, elle pointe du doigt le développement normal de la défense et la modernisation militaire de la Chine. Il s’agit d’un acte typique de deux poids deux mesures. En fait, la Chine consacre environ 1,3% de son PIB à la défense nationale, un niveau bien inférieur au « seuil minimum » de l’OTAN. Les dépenses militaires par habitant de la Chine sont inférieures à la moyenne mondiale et représentent moins d’un cinquième de celles de l’OTAN.

L’OTAN, connue dans l’histoire pour ses mauvaises conduites et criblée de dettes, a semé la guerre et le chaos à plusieurs reprises dans le monde. La communauté internationale n’oubliera jamais que l’OTAN a bombardé aveuglément et intensivement la Yougoslavie pendant 78 jours sans mandat des Nations Unies. Les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays de l’OTAN ont utilisé seulement un petit tube de lessive en poudre et une vidéo mise en scène comme « preuves » pour déclencher des guerres contre des pays souverains comme l’Irak et la Syrie. Nous, les Chinois, n’oublierons encore moins la tragédie historique du bombardement de l’Ambassade de Chine en Yougoslavie. C’est une dette de sang que l’OTAN doit au peuple chinois. La Chine ne constitue de « défi systémique » pour personne. Nous défendrons fermement notre souveraineté, notre sécurité et nos intérêts de développement.

Shenzhen TV : Le Président russe Vladimir Poutine a déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne NBC que la Russie était satisfaite du niveau élevé sans précédent des relations russo-chinoises et appréciait le fait que les deux parties maintenaient une confiance de haut niveau et une coopération dans les domaines politique, économique, scientifique et technologique. Le Président Poutine a en outre exprimé son soutien à la Chine sur les questions liées au Xinjiang et à Taiwan, et réfuté les tentatives visant à saper les relations sino-russes. Quels sont les commentaires de la Chine à cet égard ?

Zhao Lijian : Nous apprécions hautement les remarques positives du Président Poutine sur les relations sino-russes. Il est vrai que la Chine et la Russie sont unies par une grande solidarité et leur amitié est indéfectible. Grâce à l’orientation stratégique du Président Xi Jinping et du Président Vladimir Poutine, les relations bilatérales ont résisté aux épreuves de l’évolution de l’échiquier international, donnant un exemple du nouveau type de relations entre grands pays. Les deux pays se soutiennent fermement l’un et l’autre sur les questions touchant aux intérêts vitaux de chacun, et le niveau de confiance politique mutuelle ainsi que de coordination stratégique entre les deux pays a été continuellement consolidé et amélioré. Au cours des cinq premiers mois de cette année, le volume commercial bilatéral a connu une forte hausse de 23.6%, ce qui a insufflé une forte impulsion et une grande confiance à l’économie mondiale dans une reprise difficile. Les deux parties ont résisté ensemble au « virus politique », préservé les résultats de la victoire de la Seconde Guerre mondiale ainsi que l’équité et la justice internationales, défendu résolument le véritable multilatéralisme ainsi que l’équité et la justice internationales, devenant ainsi des forces stabilisatrices importantes dans un monde en turbulence. On peut dire que le partenariat de coordination stratégique global sino-russe pour une nouvelle ère est à la fois tous azimuts et de tout temps. Vers le haut, la coopération sino-russe n’a pas de plafond, vers le bas, elle répond aux aspirations des gens ordinaires. Nous sommes pleinement confiants dans le développement des relations bilatérales.

Dans un mois, nous célébrerons le 20e anniversaire de la signature du Traité de bon voisinage et de coopération d’amitié sino-russe, ce qui revêt une signification toute particulière pour les relations bilatérales. Autour de cet axe principal, les deux parties mettront pleinement en œuvre les consensus atteints par les deux Chefs d’État, reviendront sur l’engagement initial de la signature du Traité, celui de transmettre l’amitié bilatérale de génération en génération et de poursuivre une coopération gagnant-gagnant, feront progresser la coopération sino-russe à un point de départ plus élevé, dans une portée plus large et à un niveau plus profond, et donneront un élan sino-russe à la stabilité stratégique mondiale et à la reprise économique mondiale.

« L’or véritable ne craint pas le feu ». Nous recommandons également à ceux qui font tout pour semer la discorde et la division entre la Chine et la Russie que toute tentative visant à détruire les relations sino-russes est vouée à l’échec. Nous espérons qu’ils n’iront pas plus loin sur la mauvaise voie du jeu à somme nulle et de la confrontation politique des blocs, et qu’ils reviendront sur la bonne voie de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et joueront un rôle constructif dans la sauvegarde de la paix, de la stabilité et du développement du monde.

AFP : Première question, le Président américain Joe Biden s’est rendu mardi au Siège de l’Union européenne (UE), où il demandait le soutien de l’UE pour faire face à l’émergence de la Chine. Quels sont les commentaires de la partie chinoise ? Deuxième question, d’après des commentaires, c’est l’UE qui a empêché l’OTAN d’utiliser un ton plus fort concernant la Chine dans son communiqué. La Chine pense-t-elle qu’il y a des divergences entre l’UE et les États-Unis sur la manière de traiter la Chine ?

Zhao Lijian : Vos deux questions portent principalement sur les relations entre les États-Unis, l’UE et la Chine, et je vais y répondre ensemble.

La politique de la Chine à l’égard de l’UE a toujours été constante et cohérente. La Chine considère toujours l’UE comme un partenaire stratégique global, soutient toujours fermement l’intégration européenne ainsi qu’une UE unie et forte qui jouera un plus grand rôle dans les affaires internationales. La Chine estime que la Chine et l’Europe sont des partenaires stratégiques globaux, et non des rivaux systémiques. La coopération entre la Chine et l’Europe l’emporte largement sur leur concurrence, et leur consensus dépasse largement leurs divergences. La coopération sino-européenne est complémentaire et mutuellement bénéfique. Elle apporte des avantages tangibles aux deux peuples. Nous espérons toujours que la partie européenne pourra travailler avec la Chine dans le même sens, dans un esprit de respect mutuel, de traitement sur un pied d’égalité, de bénéfices mutuels et de gagnant-gagnant, afin de promouvoir conjointement un développement sain et régulier des relations bilatérales.

Quant à la tentative des États-Unis de créer de « petits clans » visant la Chine à l’aune de l’idéologie, je voudrais souligner que la Chine et l’Europe représentent deux forces importantes dans le monde multipolaire. Nous croyons que l’UE continuera à renforcer son autonomie stratégique et ne sera pas prise en otage par la politique erronée d’un autre pays à l’égard de la Chine.

Beijing Youth Daily : Le 12 juin est la Journée mondiale contre le travail des enfants. Nous avons remarqué que lors de la 109e session de la Conférence internationale du travail (CIT), les États-Unis ont été largement critiqués par les différents participants pour leur problème lié au travail des enfants. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Zhao Lijian : Les États-Unis sont le seul pays au monde à ne pas ratifier la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). Ils n’ont ratifié que deux des huit conventions fondamentales de l’Organisation internationale du Travail (OIT), ce qui en fait l’un des pays ayant ratifié le moins de conventions. Le problème du travail des enfants aux États-Unis est toujours choquant, tant dans l’histoire que pour aujourd’hui. Récemment, des photos des enfants travailleurs aux États-Unis, prises par le photographe américain Lewis Hine il y a plus de 100 ans, ont attiré à nouveau l’attention du monde. Qu’il s’agisse de mines dangereuses ou de plantations de tabac, les enfants qui travaillaient aux États-Unis menaient une vie misérable. Selon les statistiques des organisations concernées, aujourd’hui, il y a encore environ 500 000 enfants travaillant dans l’agriculture aux États-Unis, et le travail des enfants est également extrêmement courant dans l’industrie du tabac aux États-Unis. Outre le travail des enfants, chaque année, jusqu’à 100 000 personnes font l’objet de traite depuis l’étranger vers l’ensemble des États-Unis pour le travail forcé. Au cours des cinq dernières années, des cas de travail forcé et de traite humaine ont été signalés dans tous les 50 États et le District de Columbia des États-Unis.

Au fil des ans, l’OIT a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations à l’égard du travail des enfants aux États-Unis et a exhorté l’administration américaine à s’attaquer au problème du travail forcé. Les États-Unis ont fait la sourde oreille à leurs propres problèmes, et pire, ils ont calomnié et discrédité d’autres pays. Nous avons noté que le communiqué conjoint du sommet du G7 avait exprimé la nécessité de travailler ensemble pour éliminer le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Nous espérons que la partie américaine éradiquera effectivement le travail des enfants et le travail forcé dans ses propres industries comme celle du tabac et protégera efficacement les droits et intérêts légaux des groupes vulnérables tels que les enfants.

Global Times : Selon des reportages, Franz Gayl, un marine américain à la retraite qui travaille maintenant au Département américain de la Défense, pourrait perdre prématurément sa fonction publique après avoir fait l’objet d’une enquête de contre-espionnage menée par l’armée américaine pour ses articles publiés dans le Global Times, dans lesquels il a exprimé son opposition à la confrontation ouverte menée par les États-Unis à l’encontre de la Chine au sujet de Taiwan. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Je pense que nombreux sont ceux qui posent la question suivante : les États-Unis ne se targuent-ils pas toujours de la soi-disant « liberté d’expression » et ne prétendent-ils pas être l’incarnation de la vérité et de la justice ? Un homme a fait l’objet d’une enquête seulement pour avoir publié deux articles exprimant une position différente de celle de l’administration américaine. Les États-Unis, un pays aussi grand, ne peuvent-ils même pas tolérer deux articles dont l’opinion, comme il a été clairement marqué, ne représente que l’avis personnel de l’auteur ?

En fait, les situations similaires abondent aux États-Unis. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, nous avons vu de nombreuses personnes s’adresser à l’administration américaine, dont le Dr Helen Chu qui avait « lancé l’alerte » sur la pandémie aux États-Unis, le Dr McCarthy qui avait demandé humblement aux autorités sanitaires américaines de tester les cas suspects, et le capitaine Brett Crozier qui avait écrit une lettre demandant l’évacuation des membres de l’équipage du porte-avions USS Theodore Roosevelt. Ils ont été réduits au silence, ont fait l’objet d’enquête ou ont été limogés simplement pour avoir dit la vérité et émis des voix différentes de celle de l’administration. Les États-Unis doivent se regarder plus souvent dans le miroir lorsqu’ils parlent de la liberté d’expression, au lieu de tenir une loupe sur les autres toute la journée.

China Daily : Selon des reportages, la Conférence de Munich sur la sécurité a publié l’indice de sécurité et le Rapport sur la sécurité de Munich, qui, après avoir étudié la perception des risques de plus de 10 000 personnes interrogées dans 12 pays, ont décrit la Chine comme un « pays imperturbable » (unperturbed country). Selon les analyses du rapport, l’indice de perception des risques du peuple chinois est relativement faible, reflétant la confiance du peuple chinois dans la puissance de la Chine. Le peuple chinois croit fermement que le pays est prêt à faire face aux risques. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le rapport publié par la Conférence de Munich sur la sécurité démontre la confiance du peuple chinois dans le gouvernement. Le gouvernement chinois s’engage toujours à assurer la sécurité nationale, l’harmonie ethnique, la tranquillité du peuple, l’équité et la justice sociales, le développement et la prospérité de l’économie et un bel environnement écologique, afin d’offrir un bonheur et une sécurité tangibles au peuple chinois. Après plus de 70 ans d’efforts inlassables, 1,4 milliard de Chinois sont sortis de la pauvreté absolue et ne souffrent plus de la guerre, de la pauvreté et de la faim. Le taux de satisfaction du peuple chinois à l’égard du gouvernement chinois et le taux de soutien du peuple chinois au gouvernement chinois ont dépassé les 90% depuis des années consécutives.

J’ai également remarqué que selon le rapport, l’indice de perception des risques du peuple chinois sur « la COVID-19 » et « une future épidémie » est bien inférieur à celui des autres pays. Je pense que la raison principale est que, face à la COVID-19 survenue avec une grande soudaineté, le gouvernement chinois, plaçant le peuple et la vie au centre de ses préoccupations, a adopté les mesures antiépidémiques « les plus rigoureuses » et a été parmi les premiers à maîtriser l’épidémie, ce qui a permis au peuple chinois de continuer leur vie et de travailler comme d’habitude. Une enquête menée par l’Université York au Canada l’année dernière a montré qu’après la COVID-19, la confiance de la population chinoise dans le gouvernement s’est élevée à 98%.

Évidemment, nous sommes également conscients que la Chine fait encore face à de nombreux risques et défis dans sa marche en avant. Nous devons aiguiser notre vigilance face aux risques éventuels même quand nous sommes en temps de paix, et nous efforcer de prévenir et de résoudre les différents risques et défis, afin que le peuple chinois puisse jouir d’un plus grand sentiment de satisfaction, de bonheur et de sécurité à l’avenir.

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